La forte impression que m’avait laissée ma première rencontre musicale avec la violoniste Louise Chisson et la pianiste Tamara Atschba n’a cessé de s’amplifier par la suite en les entendant jouer, entre autres, les sonates de Beethoven, Janacek, Prokofiev ou Poulenc. Son pari de proposer au public des oeuvres parfois atypiques, souvent dites « difficiles », a été accueilli avec chaleur et enthousiasme par le public des divers festivals d'Europe auquel le duo a déjà participé.

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L’homogénéité et la haute maitrise technique sont évidentes : elles forment un écrin pour leur sens musical vibrant et sensible au plus haut point. L’émotion du violon se marie jusque dans son brio virtuose avec les pianissimi de velours et la force du piano. En contraste direct avec la monotonie et l’uniformité du son et de la forme qui sont le lot de beaucoup d’interprètes d’aujourd’hui, les deux artistes offrent une vaste palette de couleurs alliant de façon inédite l’élégance française, la mélancolie de l’Est, l’esthétique viennoise et un sens dramatique spontané. La qualité exceptionnelle, la haute individualité de cet ensemble sont manifestes: on ne peut imaginer un meilleur accord. Ce duo atteint ainsi les plus hauts sommets et pour moi touche à l’essence même de la musique et de la musique de chambre. Il doit être compté parmi les meilleurs représentants du genre.
                           

                                                                                                                                                                                  Wolfgang Marschner